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Leca Bernard, Naccache Philippe

Auteurs

Bernard LECA

Philippe NACCACHE

Résumé

La résilience est un thème émergent de la littérature de management qui concerne la capacité des organisations à se remettre à fonctionner après un choc important. Les travaux existants indiquent que la résilience de l’organisation dépend de sa structure et de sa capacité à recomposer ses
routines.
Cet article se propose d’étudier les facteurs expliquant la résilience de l’organisation terroriste Al-Qaida. A travers une étude du développement de cette organisation depuis sa création en 1989, nous mettons en évidence plusieurs facteurs liés à la structure, à la gestion du savoir mais également à son idéologie qui expliquent sa résilience. Nous discutons ensuite d’une part des leçons de cette étude pour l’étude et le développement de la résilience organisationnelle, mais également des perspectives ouvertes ici pour réduire la résilience d’Al-Qaida.

Leca Bernard

Auteur

Bernard LECA

Résumé

Un nombre croissant de travaux étudie le changement institutionnel. Ils insistent sur la nécessité de distinguer entre changement exogène et changement endogène, ainsi que sur la nécessité de prendre en compte le contexte – i.e. le niveau de structuration du champ. La situation où le changement institutionnel semble le plus délicat est celle d’un changement endogène dans un champ structuré.
Greenwood, Suddaby et Hinings (2002) suggèrent que dans ce cas l’entrepreneur institutionnel doit obtenir le soutien des membres dominants du champ.
Dans cet article j’étudie le cas d’un entrepreneur institutionnel qui n’obtient pas le soutien des membres dominants du champ. Alors que la quasi-totalité des membres dominants du champ – i.e. l’agence publique de régulation, les associations et les syndicats professionnels y étaient opposés le changement institutionnel a fini par s’imposer. Cette étude suggère que pour expliquer ce type de changement il faut analyser les champs organisés comme ‘emboîtés’ (nested) dans des ensembles plus vastes où d’autres arrangements institutionnels existent, que l’entrepreneur institutionnel peut utiliser afin d’imposer un changement institutionnel dans le champ.

Cartier Manuel, Charreire-petit Sandra, Huault Isabelle, Leca Bernard, Naccache Philippe

Organisation et Animation

Sandra CHARREIRE, Professeur à l’Université de Paris XI- PESOR
Isabelle HUAULT, Professeur à l’Université de Paris II - LARGEPA

Participants

Philippe Naccache
Manuel Cartier
Bernard Leca

Introduction

Les postures épistémologiques des recherches en sciences de gestion se divisent le plus souvent en deux oppositions sur la nature ontologique de la réalité et la possibilité pour les chercheurs de pouvoir les appréhender. Or cette opposition ne semble plus d’actualité dans les revues spécialisées en philosophie des sciences. Le débat mérite donc d’être élargi aux épistémologies dites alternatives qui émergent depuis une dizaine d’années et qui concernent pour ne citer que celles-ci, l’épistémologie évolutionnaire, le réalisme critique ou encore l’interprétativisme.
La question posée peut donc être formulée en ces termes : comment ces courants se démarquent-ils de courants plus classiques d’une part, et quelles sont leurs conséquences sur les programmes de recherche en sciences de gestion, d’autre part.
Trois courants épistémiques et leurs apports possibles dans le domaine des sciences des organisations seront présentés par trois intervenants qui témoigneront de leurs connaissances et expériences de trois épistémologies alternatives aujourd’hui.

 

Godechot Olivier, Gomez Marie-léandre, Leca Bernard, Ramirez Carlos

Organisation et Animation

Marie-Léandre GOMEZ, Professeur assistant à l’E.S.S.E.C

Participants

Olivier GODECHOT, doctorant à l’ENS, enseignant au CNAM
Bernard LECA, doctorant au CLAREE, U-Lille 1, et au programme doctoral de l’ESSEC.
Carlos RAMIREZ, Professeur Assistant, H.E.C

Objectifs

Les travaux de Pierre Bourdieu sont une source de réflexion extrêmement riche pour les recherches sur les organisations, tant pour les apports méthodologiques que pour les dispositifs théoriques proposés. Son oeuvre se caractérise par une forte cohérence épistémologique et ontologique, ainsi que par une grande diversité des thèmes abordés. Elle offre aux recherches en sciences de gestion et des organisations des perspectives de réflexion essentielles pour penser le collectif, le rôle de l’individu dans l’organisation et les interactions, autour –entre autres- de la notion de champ, d’habitus, de ses travaux sur le langage ou sur le pouvoir et la domination.
Certains dispositifs ont d’ailleurs été déjà utilisés dans nos disciplines : la notion de champ a permis à H. Bouchikhi (1990) d’explorer l’identité organisationnelle, à B. Moingeon (1993) d’analyser l’identité marketing, à F. DiMaggio et Powell (1991) de construire leur théorie du champ institutionnel ; à M. Easterby-Smith et ses collègues (1998) d’étudier la constitution du champ académique de la recherche autour de l’apprentissage et des connaissances dans les organisations ; Oakes et ses collègues (1998) ont repris la conception du langage, du pouvoir et de la violence symbolique chez Bourdieu pour montrer les fonctions pédagogiques de la planification opérationnelle et du contrôle ; Cook et Brown (1999), Gherardi et Nicolini (2000) se réfèrent à la pratique telle que précisée par Bourdieu pour définir les communautés de pratique ; Soenen et Moingeon (2000) ont analysé le rôle du pouvoir dans les processus d’apprentissage à partir de la notion de violence symbolique.
Malgré la pertinence du dispositif proposé par Bourdieu pour comprendre le fonctionnement des organisations et le comportement des individus dans un cadre collectif, son utilisation en sciences de gestion et théorie des organisations reste rare. Ceci semble dû à la traditionnelle séparation entre disciplines académiques, à la relative difficulté d’approche des textes, à la singularité de la position de Bourdieu dans le champ académique universitaire francophone, ainsi qu’à la politisation de son discours et à la médiatisation du débat suscité, qui conduisent également les chercheurs non sociologues à un évitement par principe de précaution.
L’objectif de cette table ronde est de discuter des possibilités d’utilisation des travaux de Pierre Bourdieu, tant sur le plan conceptuel que sur le plan méthodologique, à partir de la présentation rapide de recherches les mobilisant. La discussion pourrait, notamment, porter sur les aspects
suivants :
- Quels travaux, quels concepts, quelles méthodologies peuvent-elles être utilisées par nos disciplines ?
- Comment s’approprier quelques concepts, en dehors de l’utilisation du dispositif dans sa globalité ? Quels sont les risques épistémologiques, méthodologique et conceptuels soulevés ? Faut-il alors repenser les processus de validation de la recherche ?
- Quels sont les problèmes liés à une démarche transdisciplinaire sur le plan académique ?