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Lasch Frank, Le roy Frédéric, Yami Saïd

Auteurs

Frank LASCH

Frédéric LE ROY

Saïd YAMI

Résumé

Malgré le nombre des recherches sur les entreprises innovantes, les travaux antérieurs ont rarement eu pour objectif d’expliquer les facteurs déterminants de la création d’entreprise TIC. Des analyses empiriques avec un échantillon significatif font quasiment défaut pour ce secteur stratégique.
L’objectif de cette recherche est de mettre en évidence les déterminants de la création d’entreprises TIC, en nous centrant sur un déterminant particulier : l’environnement socio-économique.
L’analyse de la totalité des entreprises créées entre 1993 et 2001 en France métropolitaine (84.535) constitue une base empirique qui va bien au-delà de celle des études précédentes. De plus, l’utilisation d’un zonage plus fin (la zone d’emploi), mieux adapté pour étudier le contexte économique dans lequel le créateur implante son entreprise, a permis d’augmenter la fiabilité, la validité des résultats, ce qui explique un modèle de régression multiple extrêmement solide. Les résultats montrent que les déterminants clés de la création d’entreprise TIC sont l’infrastructure en R&D, la présence d’entreprises de même type, la présence de grandes entreprises et l’augmentation de la demande. En effet, l’un des principaux apports de l’étude porte sur la visibilité, la compréhension et la perception d’un secteur TIC, secteur qui jusqu’ici, dans le domaine de l’entrepreneuriat, fait rarement l’objet d’une analyse empirique intégrant l’environnement local en tant que variable déterminante. Les résultats de l’étude montrent clairement qu’un lien direct peut être établi entre l’environnement socio-économique et la création d’entreprises basées sur les technologies de l’information et de la communication. Des pistes de recherche futures sont envisagées à l’issue de ce premier travail.

Le roy Frédéric

Auteur

Frédéric LE ROY

Résumé

De façon paradoxale, le concept de guerre des prix est très présent dans les discours des dirigeants et peu étudié en sciences de gestion. Les rares articles qui lui sont consacrés sont plutôt à destination des managers, dans une approche normative qui revient à dénoncer les guerres de prix pour leurs effets destructeurs sur la rentabilité des industries. En sciences économiques, les recherches sont centrées sur les déterminants des guerres des prix. Trois types de modèles sont développées : les modèles fondés sur l’imperfection de l’information, les modèles cycliques et les modèles fondés sur l’apprentissage.
L’étude de ces recherches antérieures montre donc que la question des implications des guerres des prix pour les firmes en concurrence est rarement étudiées. Cette recherche se propose alors de mieux comprendre les effets de la guerre des prix dans un secteur en dissociant les effets sur l’industrie des effets sur chacune des firmes de l’industrie. La question posée est précisément la suivante : dans quelle mesure et sous quelles conditions une guerre de prix peut-elle être payante pour une ou plusieurs firmes de l’industrie ?
La méthode consiste à étudier un cas de façon approfondie, soit la guerre des prix qui s’est déroulée dans le secteur de la conserve de légumes en France dans les années 1990. Deux entreprises apparaissent clairement « perdantes » dans cette guerre, Boutet Nicolas et Avril, qui disparaissent comme entités autonomes. Inversement, la Cecab et le Groupe Bonduelle apparaissent comme les grands « vainqueurs », et affichent des performances économiques et financières en très forte hausse à l’issue du conflit. Il est donc possible, pour le cas étudié, d’affirmer que « la guerre des prix paie. »
Quatre conditions semblent dans le cas étudié, permettre la réussite de la guerre des prix : 1) l’asymétrie croissante entre les capacités de production des différents opérateurs, 2) la sensibilité au volume, 3) l’absence d’entrants potentiels et 4) la constitution d’un duopole concerté. Le duopole apparaît ainsi comme un état souhaitable et souhaité par les leaders de marché, relativement à une situation de quadriopole qui se traduit par une tendance chronique à la guerre des prix. En dernière analyse, il conviendrait de continuer à s’interroger sur les conditions dans lesquelles la guerre des prix est une manoeuvre stratégique qui peut être payante.

Joffre Patrick, Koenig Gérard, Le roy Frédéric, Marchesnay Michel

Organisation et Animation

Michel MARCHESNAY

Participants

Patrick JOFFRE,

Gérard KOENIG,

Frédéric LE ROY

Objectifs

L'une des préoccupations majeures de la stratégie, comme pratique autant que comme objet d'étude, reste celle de la compétitivité .Celle-ci est le fruit d'une interaction entre les sources d'avantage concurrentiel -ce qui pose des questions d'ordre organisationnel - et les choix de positionnement concurrentiel. Les modèles stratégiques concurrentiels abordent la question sous l'angle de l'adéquation des pratiques des firmes aux « exigences » du champ concurrentiel. Le courant de l'analyse industrielle , illustré par Porter (industrial organization) , s'est appuyé sur les travaux d'économie industrielle formalisés ( industrial economics) pour juger de la rationalité et de l'efficacité des pratiques. Pour ce faire, l'analyse industrielle s'est référée à des structures concurrentielles, des pratiques et des critères de performance qui étaient largement inspirés de ce que l'on appelle le post-fordisme (assimilé au post-modernisme) .En particulier, le type idéal est la firme managériale de forme M (Oliver Williamson) d'avant 75 - Porter y compris, lequel reste l’auteur de référenceen stratégie, si l'on suit Déry.
Les trente dernières années ont évidemment contribué à bouleverser les conditions de la concurrence .Cela conduit à se demander si ces modifications sont bien prises en compte dans la recherche sur les stratégies concurrentielles,et, donc, dansles modèles stratégiques dominants . On peut en effet estimer que le management stratégique s'est concentré sur les problèmes organisationnels et la nature des avantages concurrentiels (RBV, Ressources-compétences, KBM, etc.) délaissant peut-être à l'excès l'autre versant du positionnement et du champ concurrentiels, au sens large (et sans nul doute de plus en plus large en termes d’acteurs concernés).
Au cours de ces trois décennies, la Société a si profondément changé que d'aucuns avancent l'idée selon laquelle on serait passé d'une Société post-moderne (en gros, la Société de consommation de biens tangibles) à une Société "hypermoderne" (Lipovetsky), induisant de nouvelles pratiques, tant de la part des firmes que de leurs acteurs.
Le propos de la Table Ronde sera de s'interroger sur la nature de ces mutations, sur leur incidence quant aux comportements stratégiques des firmes, sur les conséquences en matière de programmes de recherche en stratégie.
Quelques pistes de réflexion peuvent d'ores et déjà être avancées :
- Comment les hyperfirmes de forme M ont-elles réagi par rapport à la maturité de leurs coeurs de métiers, hérités de l'ère post-moderne? Peut-on parler d'un "modèle" ou n'a-t-on pas assisté à des trajectoires différenciées-y compris dans un même secteur ? Ont-elles eu recours à des pratiques "classiques" (concentration, diversification, différenciation, etc.) ou ont-elles "innové" en matière ?.
- Quelle a été l'incidence de l'explosion de la "création de richesse" par les "intangibles" ? A-t-elle généré de nouvelles stratégies, notamment de positionnement concurrentiel?
- Le processus de mondialisation a-t-il engendré des comportements stratégiques novateurs, ou s'est-il opéré selon un processus capitaliste "classique" ?
- Quel a été, et quel sera l'impact des nouvelles préoccupations, parfois qualifiées d'hypermodernes, à savoir : le « retour de la Morale », la prise en compte du développement durable et des externalités négatives, une nouvelle attitude à l'égard du travail, la responsabilité sociale, etc.?
- Quel a été, et quel sera l'impact des attitudes "hypermodernes", à savoir, pour faire bref, un individualisme communautaire ? En particulier, verra-t-on se développer des stratégies "singulières" favorisant la très petite taille, ou n'est-ce qu'un phénomène transitoire?
- Les stratégies collectives tendront-elles à devenir la règle, sous l'effet de la spécialisaton croissante des firmes?
- La firme, en tant qu'organisation indépendante, hiérarchisée et formalisée, sera-t-elle encore la forme dominante du capitalisme, ou celui-ci n'inventera-t-il pas d'autres formes idealtypiques, de la microfirme au cybergroupe ? N’y a-t-il pas « dissolution » du modèle classique ?