Auteurs
Florence Allard-Poesi
Véronique Perret
Résumé
Toute démarche de recherche-action est ancrée dans la volonté de résoudre un problème concret. Il s’agit par ce biais d’améliorer le fonctionnement des systèmes sociaux et de produire des connaissances sur ceux-ci. La définition du problème à résoudre n’est cependant pas aisée. Elle peut en effet être l’objet de représentations variées dans l’organisation. Comment, dès lors, représenter la réalité et définir le problème afin de garantir le succès de la démarche ?
Nous montrons dans un premier temps qu’à cette question, les différentes approches de la recherche-action apportent des réponses différenciées. Bien que disposant de visées très différentes, l’Action Research de Lewin, l’Action Science d’Argyris et ses collègues, les approches militantes et psychosociologiques se rejoignent dans des démarches de recherche où la définition du problème est principalement le fait d’une traduction d’un problème concret dans une problématique et/ou perspective théorique pré-déterminée. Les approches ingénieriques, de recherche-intervention et coopératives conçoivent le problème à résoudre comme le résultat d’un processusde construction avec les acteurs de l’organisation étudiée.
La seconde partie de l’article rend compte du processus de construction du problème avec les acteurs de terrain dans le cadre d’une recherche-action collaborative dans une grande association du secteur médico-social. La recherche-action menée visait, en collaboration avec le directeur général et les cadres, à développer un projet stratégique pour l’association.
Nous illustrons les difficultés rencontrées dans l’élaboration d’une représentation collective du
problème à résoudre en en distinguant trois aspects particuliers :
- l’ambivalence du dirigeant ;
- La diversité des représentations du problème ;
- L’évolution des représentations du problème au cours du temps.
Ces différents aspects posent des problèmes particuliers pour l’évaluation des changements produits (qui juge et quand juger des résultats ?). Suivant ici Landry (1995), nous soulignons que l’apprentissage et la maîtrise de tels projets de recherche supposent de documenter les processus d’élaboration collective du problème à résoudre et les difficultés qu’il affronte.
Organisation et Animation
Didier CHABAUD, MCF, THEMA-Gestion, didier.chabaud@eco.u-cergy.fr
Sylvie EHLINGER, MCF, THEMA-Gestion, sylvie.ehlinger@eco.u-cergy.fr
Véronique PERRET, Professeure, CERMAT-IAE Tours, veronique.perret@univ-tours.fr
Participants
Philippe ALBERT (philippe-albert@wanadoo.fr), consultant et professeur associé au CERAM- Sophia Antipolis
Hamid BOUCHIKHI (bouchikhi@essec.fr), professeur à l’ESSEC, département Stratégie & Management
Alain FAYOLLE (alain.fayolle@esisar.inpg.fr), MCF à l’INP-ESISAR de Grenoble et directeur de l’EPI (Entrepreneuriat et Processus d’Innovation),
Objectifs
Depuis plus de 20 ans, les structures d’accompagnement à la création d’entreprise - en particulier les incubateurs et les pépinières - se multiplient avec des résultats globalement satisfaisants, les rapports conduits au niveau européen faisant état d’un taux de mortalité de deux à quatre fois inférieur pour des entreprises accompagnées par ces structures. L’intérêt de ce thème est donc multiple :
- les systèmes d’accompagnement de jeunes entreprises répondent à de multiples enjeux à la fois collectifs (i.e. enjeux de politique publique) et individuels (i.e. ‘survie’ de l’entrepreneur) ;
- malgré un développement qui date de plusieurs années, le secteur de l’accompagnement est un secteur en phase de restructuration, voire d’émergence pour certains de ses acteurs et ses besoins de formalisation sont sans doute encore d’actualité ;
- le succès de l’entrepreneur étant affecté par son insertion dans l’une de ces structures, leur étude éclaire la compréhension du succès de l’entrepreneur ;
- les problématiques de recherche sont riches et nous observons une grande diversité des ancrages théoriques (théorie des réseaux sociaux, théorie des coûts de transaction, théorie des ressources et compétences…) ;
L’étude de la littérature scientifique sur ce thème fait apparaître un déficit de travaux empiriques exhaustifs. Ainsi, pour aller au-delà des études de nature plutôt descriptive déjà réalisées sur les incubateurs et les pépinières, la table ronde explorera les voies et méthodologies de recherche possibles.