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Boiral Olivier, Kabongo Jean d.

Auteurs

Olivier BOIRAL

Jean KABONGO

Résumé

La récupération et la valorisation des matières résiduelles représentent des enjeux stratégiques pour les entreprises industrielles, confrontées à une augmentation rapide des coûts liés à la gestion et à l’entreposage des déchets. Depuis les années 90, les réflexions sur ce thème s’articulent autour du concept d’écologie industrielle, qui est l’objet d’un nombre croissant d’études et de recherches.
Cependant, ces travaux demeurent surtout centrés sur des approches techniques et sur des modèles théoriques qui tendent à ignorer les implications concrètes de cette démarche sur la gestion des  entreprises. Peu d’études empiriques permettant de comprendre les aspects stratégiques et organisationnels relatifs au processus de mise en oeuvre des pratiques d’écologie industrielle ont été réalisées. Pour mieux comprendre ce processus, des entretiens auprès des vingt-sept gestionnaires d’entreprises canadiennes impliquées dans la valorisation des matières résiduelles ont été réalisés.
Les résultats de cette étude montrent que l’utilisation des résidus comme intrants dans des procédés répond d’abord et avant tout à des objectifs de productivité. Le succès de ces pratiques dépend, en grande partie, de la maîtrise de connaissances et de savoir-faire qui s’inscrivent dans une démarche d’apprentissage organisationnel irréductible aux seuls aspects technologiques. L’enquête réalisée contribue à mieux comprendre les tenants et les aboutissants des actions de revalorisation et de transformation des résidus industriels à partir des perceptions des acteurs en charge de ces pratiques à l’intérieur des organisations. L’écologie industrielle n’apparaît pas comme une démarche à vocation environnementale, mais plutôt comme un ensemble de mesures contingentes et complexes visant à améliorer l’efficience des activités de production dans un contexte de plus en plus compétitif.

Boiral Olivier

Auteur

Olivier BOIRAL

Résumé

Les résultats d’une étude de cas sur l’intégration du système ISO 14 001 dans les entreprises industrielles tendent à montrer que l’adoption de cette norme répond à des pressions institutionnelles qui se traduisent par des comportements plus ou moins cérémoniels visant à démontrer, en surface, la conformité des organisations certifiées. Si la rigueur formelle de la norme a souvent débouché sur des améliorations réelles, ces dernières concernent surtout des aspects techniques et administratifs. Les pratiques quotidiennes demeurent plus ou moins découplées des prescriptions du système ISO 14 001, dont les employés ont une connaissance très approximative.
Ainsi, les organisations adoptent différentes stratégies pour concilier les pressions externes en faveur de l’adoption de la norme et les contraintes internes associées à un système de gestion qui suscite une mobilisation très variable suivant les cas. Si la norme apparaît souvent comme une sorte de « mythe rationnel » (Meyer et Rowan, 1977) auquel les organisations adhèrent en surface, le processus d’adaptation aux pressions institutionnelles n’est pas univoque. L’étude réalisée contribue à donner une vision moins déterministe et plus contingente de la théorie néo-institutionnelle, laquelle repose sur une conception assez passive des organisations. Elle contribue également, à travers l’exemple du référentiel ISO 14 001, à illustrer comment les organisations peuvent s’approprier, transformer et réinterpréter les structures formelles mises en oeuvre dans un souci de légitimité institutionnelle. Enfin, cette recherche montre les ambiguïtés des effets de l’adoption du système ISO 14 001 sur les pratiques de gestion environnementale et sur les performances dans ce domaine.