L’objectif de cette communication est d’appréhender l’articulation des SI avec les modes de management adoptés au sein d’organisations en mutation confrontées aux enjeux de la mondialisation à savoir les groupes tunisiens. Il s’agit plus particulièrement de s’interroger sur la place du système d’information dans le mode de structuration et de coordination de ces groupes qui selon les cas privilégient une logique de consolidation ou de cloisonnement. Fondé sur une méthodologie de recherche qualitative, cette recherche s’appuie sur quatre vingt treize entretiens semi-directifs complétés par des recherches documentaires conduits sur la base de cinq études de cas. Les principaux résultats de cette recherche font ressortir que les SI ne jouent pas le même rôle selon le mode de management du groupe adopté. Ainsi dans les groupes qui adoptent un mode de management consolidé, le SI permet une meilleure coordination entre les filiales, un partage de connaissances et par la même la constitution d’une mémoire collective. En revanche, dans les groupes non structurés, l’usage des SI relève d’une simple gestion opérationnelle et quotidienne des filiales sans véritable recherche de synergie ni de complémentarité entre elles. Les filiales sont gérées de manière cloisonnée sans pouvoir bénéficier des synergies que la structure de groupe est censée leur offrir. Cette prédominance d’un mode de management cloisonné et empirique s’explique notamment par le fait que ces structures s’apparentent le plus souvent à un réseau de PME familiales dépourvues d’un système de management intégré.
Ce papier se propose d’appréhender la spécificité de l’articulation des stratégies de gestion des connaissances avec les leviers de l’apprentissage organisationnel dans les cabinets de conseil en management. Nous définissons, dans un premier temps, les principaux concepts sur lesquels nous nous appuyons à savoir les stratégies de gestion des connaissances spécifiques à la pratique de conseil (la stratégie de codification et la stratégie de personnalisation) et les leviers de l’apprentissage organisationnel qui renvoient à l’autonomie, la fluctuation et le chaos créatif, la redondance ainsi que la variété requise. Nous présentons, dans un second temps, notre protocole de recherche fondé sur deux études de cas consacrées à des cabinets de conseil adoptant chacun une stratégie de gestion des connaissances spécifique. Nous mettons en perspective enfin les principaux enseignements tirés de nos cas au regard du couple « stratégie de gestion des connaissances » et « leviers de l’apprentissage organisationnel ». Il ressort ainsi de notre recherche que non seulement un même levier peut être utilisé de façon différente selon la stratégie adoptée mais que c’est l’interaction entre les leviers qui induit une véritable dynamique d’apprentissage organisationnel au service de la stratégie de gestion des connaissances en place.