Auteur
Gilda Simoni
Résumé
Les théories basées sur les ressources permettent de comprendre en quoi la gestion des connaissances est fondamentale pour les entreprises car les connaissances possèdent les attributs des actifs stratégiques. Dans des activités telles que les activités de R&D, gérer les connaissances apparaît d'autant plus fondamental que les connaissances constituent à la fois les "entrées" et les "sorties" du processus de conception. L'enjeu est accentué par le mode d'organisation de ces activités : le projet. La question se pose alors de savoir comment l'entreprise peut mettre en place un dispositif de capitalisation des connaissances générées dans les projets R&D qui lui permette de s'enrichir de l'expérience des apprentissages réalisés dans ces mêmes projets.
L'approche théorique développée propose de dépasser les travaux actuels sur ce thème qui se cantonnent, pour la plupart, à mettre au point des outils spécifiques à la gestion des connaissances, le plus souvent par le biais d'outils informatisés. Si ce type d'outils présente des intérêts certains, ils ne sauraient constituer selon nous "la voie royale" de capitalisation des connaissances. En référence aux travaux de Nonaka et Takeuchi et aux analyses basées sur les ressources, il nous semble plus pertinent de prendre en compte l'existence de deux types de connaissances (tacites et explicites) et de leur circulation selon quatre modes de conversion (socialisation, extériorisation, combinaison, intériorisation). Ce cadre théorique conduit à développer une approche de gestion des connaissances plus large, que nous qualifions de "dispositif de capitalisation des connaissances".
Dans cette perspective, il peut être délibéré de ne pas tout expliciter. Les modalités de capitalisation sont alors diverses (comités de retours d'expériences, tutorat, évaluation des compétences, rotation du personnel, outils informatisés…) et la gestion des connaissances peut être intégrée à la politique de gestion des ressources humaines existante.