Auteur
Amélie TROUINARD
Résumé
Cette communication illustre les apports potentiels de la sociologie néo-institutionnelle à la compréhension d’un champ organisationnel, celui de la Presse Quotidienne Parisienne. Ce champ connaît d’importants bouleversements avec l’avènement des journaux d’information gratuits, Metro et 20 Minutes. En effet, ces nouveaux entrants tentent de bousculer les règles institutionnelles profondément établies : celles de la diffusion, de l’impression des journaux et de la non-gratuité de l’information. Le milieu de la Presse Quotidienne Parisienne est très ancré dans la tradition et très fermé avec comme acteurs principaux : les éditeurs de presse quotidienne payante, les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP), le syndicat du Livre, les annonceurs publicitaires et l’Etat. Ces acteurs en place se reconnaissent mutuellement, disposent d’une même conception de l’action légitime, sont dépendants les uns des autres sur la mobilisation des ressources, échangent un niveau élevé d’information et surtout respectent les règles institutionnelles en présence. Dans ce contexte, où les considérations sociales prévalent sur celles purement économiques, nous verrons que les capacités d’actions des nouveaux entrants semblent très limitées dès lors qu’ils ne respectent pas les règles intériorisées par la communauté d’acteurs en place. Aussi, en réponse à leur arrivée, des stratégies institutionnelles variées sont mises en oeuvre par les acteurs en place. Nous distinguons des approches stratégiques passives, qui correspondent à celles allant dans le sens du respect des règles institutionnelles et qui tendent à rendre le champ organisationnel stable, de celles plus ou moins actives qui, par un processus de « bricolage institutionnel », cherchent à introduire le changement institutionnel. Notre ambition consiste donc à renforcer les apports de la sociologie néo-institutionnelle avec une nouvelle étude de cas, celle de la Presse Quotidienne Parisienne.
