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Rouby Evelyne, Thomas Catherine

Auteurs

Evelyne ROUBY

Catherine THOMAS

Résumé

La dynamique d’exploitation et de renouvellement des compétences repose sur deux mécanismes : l’échange et la combinaison. Dans cette perspective, l’identification des compétences organisationnelles devient une étape clé ; ce qui est d’autant plus vrai au niveau d’un réseau de firmes qui multiplie les opportunités d’échanges et de combinaisons mais les rend plus délicates à réaliser. L’identification des compétences organisationnelles comporte deux étapes inter reliées : le repérage et la représentation. Cette dernière peut être plus ou moins structurée et renvoie à un problème de codification qui influence en retour le repérage. Si la phase d’identification des compétences organisationnelles s’avère cruciale, tant au niveau intra-firme, qu’inter-firmes, il n’existe pas véritablement d’outils méthodologiques avérés, les méthodologies étant le plus souvent réalisées au cas par cas. La littérature s’est focalisée sur une définition des compétences organisationnelles qui s’articule autour de quatre grands principes : systémique, de finalité, d’action et de lisibilité. En pratique, les tentatives d’identification des compétences organisationnelles proposent souvent des descriptions en substance qui ne constituent que la première étape du processus de codification. Face à ce déficit et à l’ambiguïté des pratiques qui en découlent, l’objet de ce travail est d’enrichir la phase d’identification en intégrant les travaux sur la codification importés des courants en économie et gestion des connaissances. Cette recherche s’appuie sur la conception et l’implémentation d’un processus de codification des compétences organisationnelles dans un réseau de firmes « Telecom Valley ». Nous proposons, en nous référant aux causalités aristotéliciennes, d’identifier cinq catégories qui permettent à la fois de repérer, de représenter et de structurer le concept de compétence organisationnelle. Ces catégories, « action, délivrable, bénéficiaire, environnement et ressources mobilisées », étendent la portée de la codification à l’ensemble des principes constitutifs de la compétence organisationnelle. L’usage de ce référentiel,
dans le cadre du réseau de firmes étudié, a des retombées pragmatiques avérées tant au niveau de la recherche de partenaires que de l’élaboration de stratégies de développement collectives. Dans le premier cas, il autorise une identification de compétences différenciées et leur repérage dans un espace commun. Dans le second cas, il propose des représentations et des évaluations en termes de complémentarité et de similarité d’un portefeuille de compétences au niveau du réseau, dédié à un marché donné, ou à un pôle technologique.