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Mechin Aude

Auteur

Aude DELABARRE-MECHIN

Résumé

L’implantation des investissements économiques constitue une préoccupation fondamentale des politiques d'aménagement du territoire depuis la fin des années 1970. Généralement, les rapports entreprises/territoires urbains sont envisagés sous l'angle de la localisation des firmes. Or, cet axe de recherche a largement été investi par les travaux en géographie industrielle et par l'économie spatiale. Nous avons alors opté pour un positionnement plus marginal, celui de la capacité des acteurs locaux à capter et à maintenir les entreprises sur le territoire. Dès lors, l'approche fondée sur les ressources dynamiques constitue une clef de lecture pertinente dans l'explication et la compréhension de l'avantage concurrentiel urbain.
Notre réflexion cherche à contrebalancer une lecture statique de l’attractivité territoriale et à comprendre le passage d’un processus d’allocation des ressources à un processus d’organisation des ressources. Plus précisément, cette contribution a pour objet de mettre en lumière le rôle particulier de la variable temporelle dans la construction, d’une part, et la pérennisation, d’autre part, d’un avantage concurrentiel urbain, ceci à l’aide d’observations et d’entretiens effectués auprès d'acteurs et d'experts intervenant sur le marché d'implantation des entreprises des principales agglomérations normandes.
Une analyse détaillée des facteurs temporels, conférant au territoire une quelconque avance par rapport à ses concurrents, nous a conduit à réfléchir sur la notion de transversalité temporelle comme élément déterminant de l'ancrage des entreprises. En effet, les difficultés liées au décalage temporel des sphères économique et politique du territoire, notamment dans le domaine de l'attraction d'entreprises ouvrent de larges perspectives en termes de coordination. En effet, en tant que construit social, le territoire urbain est le réceptacle de multiples temporalités. Toutefois, il ne s’agit pas de synchroniser en continu ces différentes temporalités mais de trouver des espaces temporels  transversaux moins rigides. Il s'agirait alors de "désautomatiser" les manières de penser des acteurs locaux et de les amener à réfléchir sur la régulation temporelle non plus en termes de synchronisation/désynchronisation mais bien plus en termes de flexibilité temporelle.