Auteurs
Céline ABECCASIS-MOEDAS
Sihem BEN MAHMOUD
Thomas PARIS
Résumé
Depuis les années 90, les entreprises cherchent à améliorer les processus de conception des nouveaux produits. Dans des industries aussi différentes que la pharmacie, l'électronique, l'armement, la sidérurgie, l’automobile, l’habillement ou le bâtiment, l'accroissement de la complexité des produits et la multiplication des contraintes de coût, de délai et de qualité ont fait de la conception des produits nouveaux l’un des principaux leviers de compétitivité. À l’image des transformations qui ont touché la production industrielle dans les années 70 (automatisation, flexibilité, etc.), cette focalisation sur les processus de développement s’est traduite par des mutations importantes des pratiques de conception et par des recompositions de filières.
Un effet de ces mutations est l’affirmation du caractère diffus des activités de conception, dans le temps et dans l’espace. D’une part, elles ne sont pas concentrées dans une entreprise et impliquent différents acteurs économiques d’une filière. D’autre part, elles mobilisent des compétences développées dans le temps et le long de trajectoires d’apprentissage.
La répartition des activités de conception entre des acteurs multiples nécessite une coopération accrue entre ces différents acteurs, laquelle impose le déploiement de savoirs propres à assurer ce travail en coopération : nous les désignons par « savoirs d'interaction ».
L’article propose, à partir de l’explicitation de ce concept, de relier la dynamique de recomposition des filières pour l’organisation de la conception et la gestion des connaissances dans les entreprises impliquées.
–