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Sargis roussel Caroline
Une analyse d’un processus de management des connaissances dans le cadre d’une fusion-acquisition

Auteur

Caroline SARGIS ROUSSEL

Résumé

Les logiques de transformation organisationnelle commencent à être bien étudiées par la littérature mais assez peu de recherches s’intéressent à la gestion des connaissances dans ce contexte spécifique. L’objectif de ce travail est de décrire et d’analyser les facteurs qui favorisent la gestion des connaissances dans le cadre d’une fusion-acquisition. Si nous partons du bilan économique que la presse réalise sur ce genre d’opérations, le pessimisme semble de rigueur. Les statistiques montrent que dans, environ, 60% des cas, les opérations de fusion-acquisition se soldent par des échecs dans les trois ans qui suivent le rapprochement. Dans une première partie, nous nous interrogeons sur la place de la gestion des connaissances dans le cadre d’une fusion-acquisition.Celle-ci peut être décrite comme un mode d’accès privilégié à des compétences stratégiques et motive nombre d’opérations. Cependant, la réalité du management des connaissances semble davantage s’inscrire dans une logique socio-culturelle que relever du simple transfert d’actif. Ainsi, seule une intégration réfléchie et bien menée permet de diminuer pour partie les résistances et favorise la conduite du changement. Nous avons mobilisé le travail de Shrivastava (1986) comme cadre d’analyse de l’intégration dans une fusion-acquisition. Aux trois fonctions assurées par l’intégration que sont la coordination, le contrôle et la résolution de conflit, nous suggérons d’en ajouter une quatrième qui est la gestion des connaissances. Dans une seconde partie, nous menons une étude de cas exploratoire pour confronter notre cadre conceptuel à la réalité du terrain. Après avoir décrit la fusion-acquisition support de notre investigation empirique ainsi que la démarche méthodologique adoptée, nous tirons les principaux enseignements de cette recherche. La mise en place d’une fonction de gestion des connaissances lors de la phase d’intégration semble ainsi diminuer les pertes de savoir-faire et même contribuer à la création de connaissance. Cette intégration est déclinée sous trois formes : intégration procédurale (mise en place d’outils et utilisation des NTICs), intégration physique (réorganisation des locaux et réorganisation fonctionnelle) et intégration socio-culturelle (communication, management participatif, communautés d’experts hétérogènes). Les quelques préconisations qui sont faites dans ce cadre devraient permettre d’améliorer globalement notre compréhension de la problématique du
management des connaissances dans un contexte de transformation organisationnelle.

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